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Fonds Louis Molet 

Référence :
FR_9205022301_flmo [Fonds]
Nom du producteur :
Molet, Louis (1915-1993)
Notice biographique :

Né à Paris en 1915, Louis Molet obtient, en 1941, une licence de théologie protestante. Il s’installe la même année à Madagascar où il est, neuf années durant, pasteur de la mission protestante française. Au cours de son pastorat, L. Molet enseigne au Lycée d’Antananarivo et dans une école biblique du Boina (Nord-ouest) et collabore à l’organisation de la formation primaire et secondaire. A la demande de la Mission, il entreprend, dès son arrivée, le recueil de traditions orales (des contes, notamment, qui devaient être publiés dans les revues des mouvements de jeunesse protestante) et rédige des articles analysant certains aspects de la vie culturelle et sociale malgache (dont certains parurent dans L’appel au monde païen). De nombreux missionnaires protestants faisaient alors pareillement œuvre d’ethnographe : les français Foltz, Mondain, Russillon, Vernier ; les norvégiens Dahl et Munthe ; l’anglais Hardyman et le canadien Stolee.

En 1950, Louis Molet, récemment diplômé du Centre de formation ethnologique – dirigé par A. Leroi-Gourhan au Musée de l’homme – est recruté par l’Institut des Recherches Scientifiques de Madagascar. Son premier texte, "Le bœuf dans l’Ankaizina" (paru en 1953 dans les Mémoires de l’IRSM), témoigne des recherches alors menées. Celles-ci donnent également matière à deux thèses, soutenues à la Sorbonne en 1955 et publiées en 1956 : "Le bain royal à Madagascar", thèse principale, et "Démographie de l’Ankaizina", thèse secondaire. De nouvelles recherches (toujours menées au sein de l’IRSM qu’il dirige alors depuis 1955) donnent lieu à des publications nombreuses telles que "Coutumes et textes tanala" (avec O. Gaudebout), "Petit Guide de toponymie malgache" et surtout "L’expansion tsimihety" ; d’autres travaux, comme l’"Étude de la population de la vallée de la Taheza", et l’"Étude de la population des marais d’Ambila-Manakara" sont l’objet de diffusions plus confidentielles.

1958 fut pour Louis Molet le terme de dix-sept années de présence en terre malgache. C’est à l’ORSTOM, en effet, qu’il poursuit sa carrière jusqu’en 1976. De 1959 à 1960, il dirige un centre de recherche à Bangui, en République centrafricaine où il collabore également aux travaux du Ministère centrafricain du Plan et de l’Action rurale. De ce nouveau terrain, plusieurs articles (dont "Aspects de la conception du monde des Ngbandi", Journal de la Société des Africanistes, 1971, XLI, n° 1) ainsi qu’un vaste ouvrage ("Les Yakoma centrafricains et leurs croyances") en sont le fruit.

En 1961, Louis Molet doit quitter l’Afrique centrale pour la Polynésie française. Chargé de l’implantation d’un centre de l’ORSTOM à Papeete, il dirige les recherches de jeunes collaborateurs et coordonne des projets de recherches collectifs dont les sujets (les jeunes, l’économie urbaine, les groupements religieux, les minorités ethniques, etc.) étaient souvent imposés par l’administration française. La véhémence de ses réactions à cette mise sous tutelle, ajoutée à une opposition, manifestée en quelques articles de presse à certaines décisions politiques et militaires stratégiques (celles des premiers essais nucléaires français dans le Pacifique), lui valent des relations difficiles non seulement avec les autorités françaises mais aussi avec la direction parisienne de l’ORSTOM. Son séjour polynésien dure moins de deux ans. La découverte du monde austronésien oriental (après celle, à Madagascar, de ses confins occidentaux) ne manque pas, toutefois, de l'amener à d’utiles comparaisons, comme en témoigne une communication sur l’"Importance de Madagascar pour l'étude des peuples de l'Océan Pacifique" (Congrès scientifique du Pacifique, 1961).

Revenu en Europe, Louis Molet renoue avec l’enseignement un temps délaissé (notamment à l’Université de Strasbourg et à l’Institut africain de Genève). Un détachement provisoire de l’ORSTOM lui permet d’être nommé, en 1964, professeur à l’Université de Montréal. Il effectue, au cours de ces trois années d’exercice au Canada, plusieurs missions de courte et moyenne durée à Madagascar. Ces nouvelles enquêtes se déroulent dans la région occidentale de l’île (dans le Boina, pour l’observation du fitampoha, bain des reliques royales sakalava ; dans la forêt, parmi les Mikea). Entre 1968 et 1970, Louis Molet retrouve l’Afrique centrale (cette fois au Zaïre) où il est confronté à une situation encore une fois difficile. Son mandat de recteur de l’Université libre de Kisangani est, en effet, marqué par les nombreuses grèves étudiantes.

Si Louis Molet ne cesse d’entreprendre, au long des deux décennies suivantes, terrains ethnographiques et voyages d’agrément (notamment un tour du monde au début des années 80), l’aventure zaïroise constitue pour lui la dernière expatriation professionnelle. Promu directeur de recherche à l’ORSTOM, il se consacre, en France, à l’enseignement, à la direction d’étudiants (notamment ceux de l’Institut de théologie protestante), à l’écriture enfin. En 1977, c’est en jeune retraité qu'il soutient sa thèse d'état en théologie : "La foi malgache : cosmogonie, théogonie, anthropologie", bientôt éditée sous le titre "La conception malgache du monde, du surnaturel et de l'homme en Imerina" (1979).

Il collabore, dans ses dernières années de recherche, à divers ouvrages et projets de recherche. Certains de ces travaux portent sur Madagascar (retenons l’imposant dictionnaire de l’Académie des sciences d’Outre-Mer, "Hommes et destins" et les recherches, menées avec sa fille Anne Molet-Sauvaget sur les textes de R. Drury et P. Mundy), d'autres sur l’Océan indien (les archives personnelles de Louis Molet contiennent les vestiges d’un ambitieux projet collectif sur l’histoire de l’Océan indien) ; d’autres enfin de portée plus générale (comme sa contribution au tome I de "L’Histoire des mœurs", Encyclopédie de la Pléiade).

Dans les années 80, il est l'auteur de plusieurs compte-rendus d’ouvrages sur Madagascar et le traducteur de textes malgaches importants (comme les Angano ny ntaolo / Contes des aïeux malgaches).

La correspondance qu’il a entretenue et les extraits de presse qu’il a conservés suffisent à témoigner de l’intérêt qu’il ne cessa de porter à la vie politique et sociale malgache, durant près de 50 ans. Ses très nombreux ouvrages et articles sur Madagascar – sur les Antankarana, Bara, Betsileo, Betsimisaraka, Mahafaly, Merina, Mikea, Sakalava, Tambahoaka, Tanala, Tanôsy, Temoro, Tsimihety, Zafimaniry – manifestent une exceptionnelle expérience et connaissance des variations culturelles et linguistiques malgaches. Ses derniers travaux portent souvent l’empreinte de ses intérêt pour le comparatisme.

Accessibilité :

L'accès au fonds est soumis à une autorisation préalable conditionnée par la justification d'une recherche.

Notes de contenu :

Le fonds réunit à la fois les documents collectés et produits par Louis Molet durant ses différents terrains, les dossiers relatifs à ses recherches et à ses publications, mais également de nombreuses corespondances qui illustrent ses engagements.

Plan de classement du fonds :

A. Documents personnels ;

B. Correspondance ;

C. Activités politiques et relations institutionnelles ;

D. Années canadiennes ;

E. Matériaux de terrain ;

F. Films et photos ;

G. Carnets de terrains ;

H. Travaux ethno-historiques ;

I. Projets de recherches et d'ouvrages ;

J. Enseignement et université ;

K. Documents imprimés ;

L. Cartes et atlas ;

M. Varia.

Langue (s) : français

anglais

malgache

allemand

Langue :
Français ; Malgache ; Anglais ; Allemand
Géographique :
MadagascarPolynésie françaiseOcéanie