Fonds André Schaeffner 

André Schaeffner (1895-1980)

André Schaeffner est né à Paris en 1895. Fils de chimiste, il s’oriente tout d’abord vers le monde littéraire qu’il côtoie alors qu’il est affecté en 1914 à la bibliothèque du musée de la Guerre.

Après avoir suivi les cours de l’Ecole du Louvre et la Schola Cantorum (école de chant et de musique religieuse), il œuvre comme critique musical de 1920 à 1930 et comme secrétaire artistique de l’Orchestre Symphonique de Paris pour lequel il rédige les notices de concerts. Ses recherches sur les instruments et son intérêt pour le jazz le conduisent à étudier les origines de la musique noire d’Amérique, ce sera son premier contact avec l’Afrique.

En 1928, ses amis Bataille, Rivière et Métraux l’invitent à participer à la rénovation du Musée d’ethnographie du Trocadéro entreprise par le Dr Paul Rivet. André Schaeffner y fonde le département d’ethnologie musicale qui deviendra le département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme.

Désireux d’observer musique et musiciens dans leur vie quotidienne, il se rendra à six reprises en Afrique.

- Les Missions Griaule avant la Seconde Guerre Mondiale :

. en 1931, il rejoint la Mission Dakar-Djibouti chez les dogons du Mali où il retrouve son ami Michel Leiris. C’est à la suite de cette mission qu’il publiera "L’origine des instruments de musique" en 1936 ;

. en 1935, il participe à la mission Sahara-Soudan où il étudiera notamment la musique des Bata ( Nord-Cameroun).

- Après la Guerre, il effectuera quatre missions en Afrique avec sa femme Denise Paulme :

. en 1945-1946, chez les Kissi de Haute Guinée (canton de Kissidougou) ;

. en 1948-1949, il effectue une deuxième mission de 6 mois chez les Kissi ;

. en 1954 chez les Baga en Guinée Française ;

. en 1958 chez les Bété de Côte d’Ivoire.

Au cours de ces séjours en Afrique Occidentale, il assiste à de grandes cérémonies et enquête sur les rites funéraires et d’initiations. André Schaeffner ne se borne pas à la musicologie car il considère que "l’étude des phénomènes esthétiques n’est pas détachable de l’étude des sociétés où ils se manifestent (...)".

Sources bibliographiques :

- Byrne, Alice, 2000, "La quête d’une femme ethnologue au cœur de l’Afrique coloniale. Denise Paulme 1909-1998", Clio en Afrique, n° 6 ;

- Paulme-Schaeffner, Denise, 1998, "André Schaeffner 1895-1980", in A. Schaeffner, Variations sur la Musique, Paris : Fayard, pp. 7-9 ;

- Paulme-Schaeffner, Denise, 1990, "Avant-propos", in A. Schaeffner, Le Sistre et le hochet, Paris : Hermann, pp. 9-11 ;

- Rouget, Gilbert, 1980, "In Memoriam", Journal des Africanistes, vol. 50, n° 1, pp. 109-110.

Date d'entrée : 2009

La documentation qui se rapporte aux enregistrements inédits d'André Schaeffner se trouve au Centre de Recherche en Ethnomusicologie (CREM) : https://archives.crem-cnrs.fr/archives/fonds/CNRSMH_Schaeffner/

L'accès au fonds est soumis à une autorisation préalable conditionnée par la justification d'une recherche.

Le fonds André Schaeffner déposé à la bibliothèque Eric-de-Dampierre comporte principalement les matériaux ethnologiques de l’auteur. La composante musicologique de ses travaux est archivée à la Médiathèque Musicale Malher et les enregistrements sonores sont archivés au Centre de recherche en ethnomusicologie (CREM).

Le fonds comporte principalement des notes : de terrain (fiches et feuillets), de lectures et de recherches, rassemblées dans des dossiers. Il comporte également des manuscrits d’articles ou de conférences pour la plupart publiés. Il a été organisé en trois parties :

- une partie bio-bibliographique présente sa bibliographie et contient un dossier intitulé "Notes sur la guerre", un regard littéraire et personnel sur la situation de guerre ;

- la deuxième partie intitulée "Travaux de recherches" s’organise en suivant la double orientation des travaux ethnomusicologiques de Schaeffner, à la fois focalisés sur un terrain (Dogon, Kissi, Bata, Bété) et s'ouvrant simultanément sur une perspective comparative que l’on retrouve plus particulièrement dans les notes de lectures (Afrique Noire – Musique…) ;

- la troisième partie regroupe les manuscrits, publiés ou non, et la correspondance avec les éditeurs.

Langue (s) : fre

nigéro-congolais