...

Fonds Yvonne Verdier 

Référence :
FR_751052331_fyv [Fonds]
Nom du producteur :
Verdier, Yvonne
Date de création :
2005 (date d'entrée)
Description matérielle :
4 ml : 27 boîtes d'archives, 139 dossiers
Notice biographique :

Yvonne Verdier (1941-1989) étudie l’ethnologie sous la direction de Leroi-Gourhan au Musée de l’Homme, et à l’Ecole Pratique des Hautes Études. Elle suit le séminaire de Claude Lévi-Strauss de 1971 à 1980.

Son œuvre s’articule autour de deux principaux centres d’intérêts :

-l’ethnologie de la France

-l’étude des genres littéraires

Autour de ces axes, se développe une pensée sur le rite et la notion de destin, ainsi que le rôle social des femmes.

A partir des travaux de C. Lévi-Strauss, elle prend comme champ d’application de la méthode structurale l’alimentation et la cuisine. En 1964, sa première enquête porte sur l’alimentation en Normandie (Mayenne).

C’est dans le cadre du Laboratoire d’Anthropologie Sociale qu’elle va participer à une Recherche Coopérative sur Programme (RCP Châtillonais) dirigée par Isac Chiva (1966-67). L’enquête de terrain menée à Minot (1967-1975), en collaboration avec Tina Jolas, Marie-Claude Pingaud, et Françoise Zonabend, va lui faire découvrir l’importance des interdits culinaires qui frappent les femmes en période de règles. Elle commence alors à développer une réflexion personnelle sur la notion de destin où elle souligne les liens entre le sort biologique des femmes et leur destin social. Ceci l’amène à dégager trois figures féminines : la laveuse, la couturière et la cuisinière, exposé de sa thèse de Doctorat, qui sera publiée chez Gallimard sous le titre « Façons de dire, façons de faire » (1979).

Dans le prolongement du travail sur Minot, Yvonne Verdier étudie les liens entre les rituels et les contes dans une nouvelle perspective : il s’agit de partir de l’expression rituelle dans sa réalité sociale pour remonter vers le conte. Elle prend l’exemple des versions orales du Petit Chaperon rouge, et adoptera la même démarche pour une étude sur la forêt. Cette réflexion l’amène à réfléchir sur Shakespeare, à travers la pièce Midsummer Night’s Dream, ainsi que la Saint-Valentin et l’amour, pour les rapports entre rites et genres littéraires.

Puis elle va s’interroger sur une autre forme de récit : le roman, à travers l’œuvre de Thomas Hardy. Cette étude qu’elle laissera inachevée, sera publiée chez Gallimard en 1995 sous le titre «Coutume et Destin, Thomas Hardy et autres essais». Dans cet ouvrage, on trouve également un texte sur Chronique des Indiens Guayaki de Pierre Clastres, intitulé « Prestige de l’Ethnographie ». Pour Yvonne Verdier, cette étude est un contrepoint au travail sur Thomas Hardy : il s’agit aussi de montrer l’importance des rituels comme pivot et point de tension entre les destins individuels et la cohésion du groupe social.

Alors qu’elle participait à un groupe de recherche sur l’historiographie des rites, en collaboration avec des historiens de la religion, Yvonne Verdier disparaît prématurément dans un accident de voiture.

Bibliographie :

1979 : Façons de dire, façons de faire : la laveuse, la couturière, la cuisinière, Gallimard

1995 : Coutume et destin : Thomas Hardy et autres essais, Gallimard

Modalité d'entrée :

Donné au Collège de France, déposé au Laboratoire d'anthropologie sociale en 2004

Accessibilité :

accès réservé, sur autorisation

Notes de contenu :

27 boîtes dont 8 concernant Minot, 8 concernant Thomas Hardy, 2 boîtes Shakespeare et la Saint-Valentin, une boîte sur le thème de la forêt, une boîte sur un séjour au Canada en 1971, deux boîtes sur la participation à l'exposition Pouvoir du sang, la Villette 1988.

[On trouvera également divers documents (notes, carnets, entretiens, etc.) dans le fonds Minot déposé aux archives de la Maison des sciences de l'homme de Dijon]

Géographique :
EuropeFranceAngleterre